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Adopter l’écoconduite, c’est payant!

Accélérer en douceur, éviter de freiner brusquement, utiliser le régulateur de vitesse sur l’autoroute; voilà trois gestes simples qui, combinés avec d’autres, peuvent permettre à un conducteur de véhicule à moteur de réduire sa consommation d’essence de 10 à 15 %. C’est ce qu’assure Daniel Fortin, un automobiliste qui donne des conférences sur l’écoconduite sous la gouverne de CAA-Québec. «Personnellement, mes économies atteignent environ 18 %», a-t-il précisé devant des employés du Bureau du stationnement, de la division Santé et sécurité au travail et du Service d’impression de l’Université de Montréal venus l’entendre le 10 févier à l’invitation de l’Unité du développement durable de l’UdeM.

Économie et écologie vont ici de pair; une Toyota Yaris produit quelque 76 tonnes de dioxyde de carbone avant d’être envoyée à la ferraille. En adoptant des techniques d’écoconduite, chaque conducteur peut diminuer l’émission de plus de 1000 kg de gaz à effet de serre (dioxyde de carbone) par année pour ce type d’automobile. «Ça commence avant de prendre la route», a mentionné M. Fortin, qui rappelle qu’un réglage de la pression des pneus peut entraîner des économies de carburant de l’ordre de quatre pour cent. Il y a aussi les changements d’huile, l’entretien annuel, le branchement du bloc-moteur par temps froid, etc.

En une heure, le conférencier a abordé les principes de physique et de mécanique qui s’appliquent à un véhicule en mouvement. Plusieurs forces interviennent: frottement, résistance au vent, inertie liée à la masse du véhicule, gravité. On ne peut pas agir sur chacune, mais il faut garder à l’esprit que la plus grande partie de l’énergie déployée dans chaque déplacement est consacrée à l’accélération. Le conducteur qui fait passer sa vitesse de 120 à 100 kilomètres à l’heure réduit d’un coup sa facture de carburant de 20 %.

L’UdeM et l’écoconduite

Dans une entreprise de Trois-Rivières comptant 300 employés, M. Fortin affirme avoir permis une diminution de la consommation d’essence de 10 % après un seul atelier. «Nous avons pris des mesures de leur conduite avant et après, grâce auxquelles nous avons pu évaluer les économies réalisées. Cela dit, à savoir s’ils appliquent ces changements tous les jours, c’est une autre histoire.»

Effectuer une transition vers l’électrification de la flotte de véhicules de l’Université de Montréal constituerait un grand pas dans l’économie d’énergie, mais la technologie actuelle ne permet pas d’envisager un tel changement pour les camions de livraison et les nombreux véhicules d’entretien des routes. Mais l’écoconduite peut amener une modification des itinéraires des camions, en fonction des dénivelés. Un chauffeur a fait remarquer que, sur ce point, les camions partent généralement d’un point élevé et effectuent la plupart des déplacements dans le sens de la gravité.

«Chacun peut contribuer à l’amélioration de notre bilan énergétique en matière de transport», a déclaré le coordonnateur au développement durable de l’UdeM, Stéphane Béranger, qui a pris l’initiative de cet atelier de sensibilisation. Il souhaiterait à terme que des séances similaires soient offertes à l’ensemble de la communauté universitaire. «Nous avons effectué en 2011 un sondage sur les modes de déplacement des membres de la communauté et l’auto est encore le moyen de transport utilisé de façon prioritaire par 28 % du personnel et 8 % des étudiants. Pour eux, l’application de mesures d’économie d’énergie peut être profitable. Nous ne souhaitons pas stigmatiser les automobilistes, nous sommes conscients que de nombreuses personnes n’ont pas d’autres choix pour se déplacer. Les métros et autobus ne vont pas partout.»

Des étudiants de la Faculté de pharmacie ont réalisé l’an dernier un projet sur le sujet dans le cadre de leur stage en milieu communautaire. Ils ont rapporté que, chaque jour, on compte 6600 déplacements en voiture individuelle sur le campus. Devant la nécessité d’initier les conducteurs à l’écoconduite «afin de réduire l’émission de polluants», ils ont produit un guide qu’on peut consulter sur le site du développement durable de l’UdeM. «Faire ce guide m’a fait découvrir l’influence que je pouvais avoir sur l’environnement, mais aussi sur la santé des gens en conduisant ma voiture de façon plus responsable, témoigne l’une des auteures, Jessica Wagner-Baril. J’applique maintenant ces principes dans mes déplacements en voiture et j’ai initié ma famille à ce mode de conduite. Tout le monde apprécie!»