Cornouiller stolonifère
Nom français : Cornouiller stolonifère | Cornouiller hart rouge | Nom Latin : Cornus stolonifera | Nom anglais : Red Osier Dogwood
DESCRIPTION
Botanique
Le cornouiller est un petit arbuste qui se caractérise par son écorce rouge flamboyant. Ses feuilles ovales et larges se regroupent au bout de ses branches, produisant une ombelle florale de fleurs blanches. À la fin de l’été, il produit des fruits charnus d’une teinte blanc bleuâtre.
Habitat
Le cornouiller hart-rouge est une espèce commune des zones tempérées boréales. Il pousse principalement dans les milieux ouverts, privilégiant les sols humides ainsi que les abords des cours d’eau.
Origine : sud de l'Europe et de l'Asie
Type : herbacée commune des érablières
Partie récoltée : racine, écorce et baie
USAGE
Général
L’infusion ou la décoction d’écorce servait à rincer les yeux lorsqu’ils étaient irrités par des particules, ou à préparer des compresses en cas d’inflammation et de douleurs. Les fruits et le cœur de la tige étaient plutôt utilisés pour rincer les yeux lors de cécité des neiges. L’écorce interne, prise en infusion, servait de remède contre la toux et le rhume ou plus spécifiquement contre certains désordres de l’estomac. Il était aussi reconnu pour traiter les diarrhées et les troubles du foie. Son écorce interne était utilisée en décoction ou infusion lors de fièvres comme analgésique, ou, combinée à la racine de grande salsepareille, pour soulager les migraines. En cataplasme, on l’utilisait pour ses propriétés hémostatiques et désinfectantes, notamment pour nettoyer le cuir chevelu et apaiser les démangeaisons causées par l’herbe à la puce.
Spécifique
Le cornouiller entrait dans un mélange de décoctions d’écorces d’aulne et de cerisier de Virginie pour nettoyer le sang et favoriser la circulation après l’accouchement. Il était bu peu de temps après la naissance comme médecine du sang. En cataplasme, son écorce était appliquée sur le dos et le ventre des femmes pour favoriser la guérison interne après l’accouchement, ou mélangée à de la graisse d’oie sauvage pour soulager la poitrine des bébés enrhumés. Bouillie, son écorce servait aussi de contraceptif afin de prévenir des grossesses trop rapprochées.
Traditionnel
L’écorce de cornouiller était incorporée au mélange à fumer appelé « kinnikinnick », utilisé lors des prières avec la pipe sacrée dans diverses cérémonies. Son bois souple servait à la fabrication de paniers et des cerceaux des capteurs de rêves. Le cornouiller était aussi employé comme colorant : mélangé à de la terre noire, il donnait une teinte noire, et associé à de la cendre de thuya, il produisait un rouge.

Mise en garde
Contre-indiqué durant la grossesse et l'allaitement.
Citation des porteurs de savoirs
« Si une personne avait eu comme un flash de soudure dans les yeux, mon père enlevait toute l'écorce du cornouiller puis prenait l'intérieur, juste un petit bout. Ensuite, il mâchait ça... (Ça goûte méchant) Puis, avec la salive, il déposait ça dans un petit coton blanc et mettait les gouttes dans les yeux »
- Télesh Bégin, porteuse de savoirs et artiste, Innu de Mashteuiatsh


