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Première cohorte de l’université d’été en agriculture urbaine

Regarder ses légumes pousser, cela nourrit. «Pas juste le corps, l’esprit aussi», précise Sara Maranda-Gauvin en sillonnant le jardin collectif de l’Université de Montréal où la récolte de tomates, concombres, choux frisés, betteraves et basilic va bon train.

Celle qui a organisé et coordonné la nouvelle université d’été en agriculture urbaine – une formation de 40 heures donnée du 4 juin au 1er octobre, où sont enseignées les notions de base pour cultiver un potager en ville – se réjouit de l’engouement suscité.

«Je crois que nous répondons à une réelle demande, relate-t-elle. Les gens veulent se réapproprier leur alimentation. Notre groupe a été fantastique, convivial et diversifié: des hommes et des femmes d’âges, de cultures et d’horizons divers, animés du même désir de faire pousser ce qu’ils mangent.»

Libraire passionnée de cuisine, Esther Bourgoin figure parmi les plus assidus du jardin. «J’acquiers ici des connaissances que je peux tout de suite mettre en pratique, explique-t-elle. Je sais maintenant comment éviter que les feuilles de mes tomates jaunissent, où couper les feuilles de basilic sans abîmer mon plant, comment éloigner les ravageurs et à quoi peuvent servir les feuilles d’ortie! Saviez-vous qu’on peut faire de l’engrais avec des orties?» Selon les principes du développement durable épousés par l’Université de Montréal sur tous ses terrains, aucun engrais chimique n’a été utilisé pour les potagers.

La partie théorique de la formation est revenue à huit conférenciers, experts reconnus dans leurs domaines: gestion des sols, biodiversité et pollinisation, arrosage, dépistage de maladies, lutte contre les rongeurs, conservation des semences, usage de plantes médicinales… Dans un deuxième temps, sous la supervision de l’horticultrice Charlene Kotiuga, les participants sont passés à l’action dans cinq parcelles de terre de 2,16 m2 (24 pi2) disposées de trois façons: en butte, dans des bacs de paille et dans des bacs en bois.

«Rien n’était arrêté, raconte Mme Kotiuga. On a pu expérimenter pour résoudre des questions non prévues: ainsi, lorsqu’on s’est aperçus qu’il ventait beaucoup sur le terrain, on a érigé une haie de tournesols et de saules.»

Le jardin occupe le lieu où sont situés les Projets éphémères du campus MIL. Il s’ajoute aux jardins communautaires et aux installations urbaines que l’UdeM a mis en place et où plusieurs activités sont organisées jusqu’au mois d’octobre, dont la Fête des récoltes le 23 septembre.

Offerte en collaboration avec Praxis, le Centre de développement professionnel de la Faculté des arts et des sciences de l’Université de Montréal, la formation ne comporte pas de crédits, mais une attestation de participation à un cours en formation continue de l’UdeM est délivrée.

Pour Stéphane Béranger, coordonnateur au développement durable de l’Université, «ce projet vise d’abord à développer et bien ancrer un savoir qui pourra être à son tour transmis par les participants». Il indique aussi qu’on se questionne déjà sur la prochaine édition de 2018: proposera-t-on le même programme d’introduction, y aura-t-il un deuxième niveau pour les participants de cet été? Chose certaine, on a assez de terrain pour créer un riche terreau.


Suzanne Dansereau
Collaboration spéciale